Le sport et ses ratés
Les ratés du sport
Nous ne sommes pas naïfs, nous savons bien que le sport n'est pas toujours fair-play et que les sportifs que l'on donne souvent en exemple à la jeunesse ne méritentpas toujours le piédestal ou le podium sur lesquels on les fait monter. Nous savons que dans certains sports - et le football en est la vitrine la plus criante - l'argent est roi, ce qui donne un PSG appartenant au Qatar, les montants vertigineux de certains transferts de joueurs et des salaires qui laissent pantois.
Mais nous savons aussi que le sport est profondément ancré dans la cité, qu'on ne peut lui échapper et que lui ne peut échapper aux tensions qui traversent la société. Si la diplomatie du ping-pong qui a permis à Nixon de reprendre langue avec la Chine communiste fait sourire, l'assassinat des athlètes israéliensà Munich, en 1972, reste une tache indélébile sur cet idéal olympique que l'on nous présente comme un gage de paix et de fraternité.
Ces derniers temps quelques événements nous ontrappelé que l'on était encore loin de cet idéal.Les supporters du Lazio de Rome, qui compteraientpas mal de nostalgiques de Mussolini, n'ont rien trouvé de plus intelligent que de fixer aux sièges habituellement occupés par les supporters de l'AS Roma, leur concurrent local, des posters représentant Anne Franck avec un maillot de l'AS Roma. En admettant que ces individus raisonnent, qu'ont-ils voulu dire? Que les joueurs de L'AS Roma sont bons pour la chambre à gaz ? Une banderole déployée en 2011 portant « Auschwitz est votre Patrie » peut le laisser croire, mais c'est peut-être leur faire beaucoup d'honneur que de les supposer capables d'une telle suite dans les idées.
Quoi qu'il en soit, l'affaire a fait quelque bruit et la direction du Lazio a essayé de se désolidariser de ses supporters encombrants ; dans le match qui a suivi les joueurs du Lazio portaient des maillots avec la photo d'Anne Frank et le slogan « Non à l'antisémitisme » (voir photo).
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Si l'antisémitisme se déploie dans les stades italiens autour du football, il faut signaler que c'est loin d'être le cas pour tous les autres sports. Dans ce domaine ce sont les dirigeants du sport cycliste qui ont fait le plus fort en décidant que le prochain Giro –le tour d'Italie –partirait de Jérusalem (1). De quoi faire réfléchir ceux qui ont demandé à la FIFA de sanctionner le football israélien qui fait jouer dans ses compétitions six clubs dont les sièges sont en Cisjordanie. La FIFA a refusé de se plier à cette demande en arguant qu'elle ne pouvait pas prendre en charge une délimitation de territoires que les plus hautes institutions politiques mondiales n'arrivaient pas à faire. On peut rapprocher cette prise de position de celle de la Fédération de Judo des Emirats Arabes Unis qui se sont excusés pour la poignée de main refuséeaux judokas israéliens par des sportifs musulmans. Un petit air de diplomatie du ping-pong ?
M.C. & I.J.
(1) Signalons, à ce sujet, que les organisateurs du Tour de France avaient, il y a deux ans, placé le Tour sous le souvenir d'Odette et Moussa Abadi dont le réseau Marcel avait réussi à soustraire quelque 450 enfants juifs aux nazis pendant la guerre.
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